C’était un pari un peu fou.
On venait de poser notre van au cœur d’un parc naturel, avec des envies de grand air et d’espace. Et cette petite voix intérieure est revenue :
« Et s’ils prenaient du retard ? S’ils oubliaient tout ?… »
Mais on a tenu bon : pas de supports scolaires pendant 30 jours. Juste la vie dehors.
Et vous savez quoi ? Nos enfants ont appris. Profondément. Mieux, peut-être.
Observer, comprendre, ressentir
Durant ce mois sans cahier, voici quelques-unes des choses qu’ils ont vécues :
Suivre la trace d’un renard au petit matin (et parler d’empreintes, d’écosystèmes, de chaînes alimentaires)
Construire un abri avec des branches, découvrir la géométrie dans les formes, l’équilibre, les angles
Reconnaître les oiseaux par leurs chants, puis dessiner, nommer, classer dans leur carnet nature
Ramasser, trier, peser les déchets du sentier, et aborder le zéro déchet, le plastique, les micro-organismes
Fabriquer une horloge solaire avec des cailloux, en parlant de rotation de la Terre, des saisons, du temps
Aucun plan de cours.
Juste des questions, des expériences, de la joie.
Et nous, présents pour accompagner, pas pour diriger.
Et si on arrêtait tout, juste un mois ? Pas de fiches, pas d’exercices, pas de leçons. Juste… la nature.
Léa Taleb
Apprendre sans le savoir
Le plus frappant ?
Ils n’avaient pas l’impression “d’apprendre”. Et pourtant…
Ils ont mobilisé des compétences en :
Mathématiques (mesures, repérage spatial, proportions)
Sciences naturelles (observation, classification, hypothèses)
Langage (récits, carnets, vocabulaire spécifique)
Vie sociale et coopération (négociation, entraide, prise d’initiatives)
Et surtout : ils ont gagné en curiosité, autonomie, confiance.
Mais… est-ce suffisant ?
Bien sûr, on ne dit pas qu’il faut jeter tous les supports. Ils peuvent être utiles, structurants, rassurants.
Mais parfois, s’autoriser à “faire autrement” ouvre des portes immenses.
Et ce mois sans cahier nous a rappelé une chose :
Ce n’est pas le contenu qui fait l’apprentissage, c’est le vécu.
Pas besoin d’un parc naturel ou d’un grand voyage.
Un balcon, un parc, une forêt proche, une plage… et un peu de lâcher-prise peuvent suffire.
Laissez vos enfants (et vous-même) réapprendre à apprendre naturellement.
Ce que vous y gagnerez va bien au-delà de ce que vous pourriez “enseigner”.


